lire le livre Mon amante

Mon amante

LIVRES ILLIMITÉS, LE TOUT EN UN SEUL ENDROIT. GRATUIT POUR ESSAYER COMPTE GRATUIT.

Titre original:Mon amante
Taille:9714KB
Évaluation:
Type:PDF, ePub, Kindle
Catégorie:Livre
Téléchargé:2020 Nov 8

CHAPITRE 1erIl marchait à pas lents un peu saccadés au rythme du biniou serré sous son bras gauche. Une musique des dieux Celtes, pleurant, riante, mystérieuse comme cette mer en furie, ce vent hurlant, telles des voix d’augures elfiques, l’accompagnant dans ses accords. Elle faisait rougir de bonheur les bruyères anamorphosées si timides auprès du ciel orageux et des hortensias en file indienne, comme une danse païenne autour de ce magicien à l’allure princière d’un autre temps. Ainsi était Soankar de Ker. En habit noir, pantalon et sweater à manches longues, chaînes et croix, des bottes à boucles, son regard ombrageux fixait l’horizon lointain avec mélancolie, les falaises hirsutes battues par le vent et la mer en furie bleu cobalt couvrant de lumières éphémères le décor majestueux... Malgré sa grande jeunesse, cet homme qui marchait au rythme de sa musique tel un troubadour, laissait traîner derrière lui des effluves à l’odeur de sang. Sang de son cœur brûlé, aux failles importantes imprégnées du goût âcre de poudre interdite. Les fleurs du mal l’avaient trop consommé. Il avait tout perdu pour avoir trop vécu. Mais c’était fini. A présent, sa vie devait se métamorphoser, redevenir plus saine avec un cœur pur qui avait brûlé ses ailes. N’avait-il pas tout perdu en voulant tout avoir, la célébrité, l’amour, les femmes, l’argent et cet enfant qu’il n’avait pas compris ? Il avait tout fait pour l’obtenir et le garder. Il ressemblait à cette musique qu’il portait comme une faute, une rupture de l’âme que traduisait à merveille ce biniou de souffrance aux sons si beaux, trop ensorcelants comme avait été sa vie. Cette célébrité qui avait tout tué. Il saignait. Son inconscient saignait : il avait perdu à jamais sa raison de vivre, Carry sa femme si fragile qu’il avait cassée comme une vulgaire poupée et son petit garçon, ce bébé d’un an qu’il avait si peu connu. Désormais, elle avait retrouvé son Inde natale, sa famille. Le divorce avait été l’enfer qui le faisait vivre comme un zombie, un mort vivant qui ne savait plus à quoi se rattacher.Extrait du Chap 5 : ...Yseult trop émue lui frôla les lèvres comme un papillon et cette fois consciente, mais il se contenta de lui serrer les doigts avec tendresse. Yseult un peu gênée reprit la pose, il travaillait vite et en silence. Il commença à dessiner au fusain à l’intérieur du visage les lignes de la falaise, les fleurs jaunes dans les cheveux, le chemin de cailloux blancs qui serpentait joyeusement si réaliste, l’arbre et au bout le manoir.– C’est magnifique ! J’aimerai être assise sous le pin parasol dans ces superbes jonquilles.Et tout à coup, sa voix s’éteignit et l’événement eut lieu sans qu’elle comprenne. La jeune femme se sentit comme happée, envolée pour se retrouver tout à coup assise sous l’arbre au soleil, dans ce sentier ravissant embaumé d’odeur de miel des fleurs, en noir et blanc, comme une photo. La jeune doctoresse ne comprenait plus rien. Le peintre avait disparu.De son côté, l’artiste leva les yeux et resta cloué sur place. Son amie avait fondu, le fauteuil était vide. Il crut à un mauvais trip causé par ses médicaments. Quand il regarda à nouveau le tableau, il découvrit assise sur le talus une silhouette qu’il aurait reconnue entre mille...